Rencontre des doctorants IV: Cartes sur table: approche spatiale en littérature et en histoire de l’art

13 Novembre 2017

Marco Jalla, doctorant, UniGe Colin Pahlisch, doctorant, UniL

Dario Gamboni, histoire de l'art, po, UNIGe

Jean-Marc Besse, Géographie, po, Paris 1 Panthéon Sorbonne

Jean-François Staszak, Géographie, po, UNIGe

Michel Collot, Litérature, Paris 3 Sorbonne nouvelle

Le recours à l'outil cartographique n'est pas instinctif pour l'historien d'art ou le spécialiste de la littérature. Il n'y a qu'à considérer le caractère exceptionnel des cartes dans les études littéraires ou dans les ouvrages et articles d'histoire de l'art pour s'en convaincre. Pourtant, l'approche spatiale et cartographique permet d'aborder de nombreuses questions autour de la répartition des lieux de production des formes artistiques et littéraires, des circuits de diffusion des modèles ou des traductions, par exemple. Dans cette perspective et poussant l'idée plus loin encore, les travaux notamment de Franco Moretti et de Jean-François Staszak ont montré qu'il était possible de représenter au moyen de cartes non seulement les conditions géographiques concrètes des activités artistiques et littéraire, mais aussi les géographies imaginaires développées parfois à l'intérieur des œuvres elles-mêmes (« l'Angleterre de Jane Austen », « le Paris de Balzac », les « géographies de Gauguin »).

Cet atelier propose donc de placer la cartographie et plus largement les approche spatiales au centre d'une discussion appuyée sur les travaux de spécialistes et sur des cartes choisies par les participant-e-s

Pour préparer cet atelier, il est donc demandé aux participant-e-s de choisir une carte (possibilité de créer soi-même une carte à présenter à cette occasion) et de proposer une réflexion autour de celle-ci en lien avec leur recherche. L'idée est que chacun-e présente la carte qui l'intéresse, la discute et en fasse la critique, en relève les limites ou au contraire les vertus et les qualités pendant 5-10 min.

Les participant-e-s pourront privilégier les axes de réflexions suivants pour discuter de leur carte :

- Quelle forme de compréhension des activités artistiques et littéraires permet la carte ? La carte n'est-elle en soi qu'un outil ou déjà une forme d'interprétation ? Dans quelle mesure la carte construit-elle l'objet qu'elle vise et représente ?

- Comment les structures spatiales (lieu, échelle, distance, frontières, etc.) s'accordent-elles avec la dimension temporelle ?

- Que permet et ne permet pas de représenter une carte ? Que peut-on ajouter au tracé des frontières et aux points sur la carte pour visualiser des évolutions, des flux, des déplacements et des circulations ?

- Enfin, dans quelle mesure une carte fonctionne comme une matrice d'imaginaire (par ex. la carte de la Terre du Milieu de Tolkien, des planètes Urras et Anarres chez Ursula Le Guin) ? Et peut-on cartographier des mondes imaginaires (par ex. le Royaume du Tendre, le Paradis, l'île d'Utopie…) ?

Genève

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