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Titre

Re-fashioning the Self? Théories et pratiques de la «fabrication du soi» dans les arts (XVe–XVIIe siècles)

Dates

23-24 mai 2019

Organisateur(s)/trice(s)

Saida Bondini, doctorante, UNIL/Courtauld Institute, London

Angela Benza, doctorante, UNIGe

Marie Charlotte Lamy, doctorante, UNIL

Intervenant-e-s

Angela Benza, doctorante, Université de Genève ; Jan Blanc, professeur ordinaire, Université de Genève ; Saida Bondini, doctorante, Courtauld Institute / Université de Lausanne ; Stella Cattano, Université de Gênes ; Ersy Contogouris, professeure adjointe, Université de Montréal ; Estelle Doudet, professeure ordinaire, Université de Lausanne ; Marie-Charlotte Lamy, doctorante, Université de Lausanne / Université de Montréal ; Cyril Lécosse, maître d’enseignement et de recherche, Université de Lausanne ; Léonie Marquaille, maître-assistante, Université de Lausanne ; Christian Michel, professeur ordinaire, Université de Lausanne ; Marlen Schneider, maître de conférence, Université Grenoble Alpes ; Eric Sergent, Université Lumière Lyon 2 ; Federica Vermot, doctorante, Université de Lausanne

Description

 

L'ambition de cette journée d'étude doctorale est de questionner la notion de self-fashioning – telle que formulée dans les écrits de Stephen Greenblatt (Renaissance Self-Fashioning: From More to Shakespeare, 1980) et les théories qui en découlent – et son application aux arts figuratifs à la période moderne. Nous souhaitons ainsi interroger, au travers de lectures mais aussi d'exemples pratiques et de cas d'étude, la portée et l'applicabilité de ce concept littéraire à l'analyse de la production artistique. Dans le cas où le modèle est le sujet de la représentation, la notion de « fabrication du soi » permet de questionner et de mettre en exergue la volonté et l'investissement personnel de celui-ci dans la conception de son portrait. Cependant, les critiques se servent de concepts tels que l'agency pour souligner la dimension réductrice de cette notion dans la production d'artefacts qui tend à négliger l'implication d'autres acteurs – commanditaires, conseillers ou encore spectateurs – ou d'autres genres et pratiques que le portrait. Le self ne se fabrique donc pas seul, en marge ou en introspection, comme cela semble être possible en littérature. Dans quelle mesure, dès lors, le préfixe self ne constitue-t-il pas un obstacle à une compréhension plus large du phénomène de fashioning ?

 

Greenblatt présente en effet le soi de la Renaissance comme le résultat d'un processus d'élaboration (artful process), voire d'invention, mais aussi et surtout en tant qu'artefact culturel. Le soi est un prisme et une entité composite au travers duquel se reflètent et se construisent des réalités politiques et sociales, des principes moraux et religieux. Sur le plan formel, la fabrication du soi implique une réflexion sur les conventions de représentation élaborées par et pour un public contemporain – et, aujourd'hui, susceptibles d'être détournées par l'historien de l'art. Le soi doit en outre être envisagé comme une notion et/ou une entité élusive, contingente, instable et malléable qui peut prendre une multitude de formes et de significations. En effet, les définitions du self s'étendent de l'idée d'une persona en représentation constante à celle de l'émergence d'une conscience, d'une intériorité ou d'une individualité propre. Les concepts d'émulation et de performance (au sens théâtral et social du terme) donnent alors à voir un self qui s'articule avec autrui et cherche constamment à s'adapter à son environnement.

 

Les concepts et questions énoncés entrent fortement en résonnance avec nos travaux et réflexions personnels : réseaux de patronage, fabrication de l'image d'une figure du pouvoir ou d'une collectivité gouvernementale, construction représentationnelle aux multiples media, portée performative du portrait, fabrication théâtrale du soi, autant de thématiques qui se trouvent au cœur de nos sujets de doctorat respectifs. Susceptibles de correspondre à d'autres cas d'étude actuels, cette journée a ainsi pour but de mettre en lumière et de discuter des problématiques et des questionnements récurrents auxquels chercheur-se-s – jeunes comme confirmé-e-s - sont confronté-e-s.

 

 

 

 

Cette rencontre prendra la forme d'ateliers au cours desquels les doctorant-e-s aborderont trois problématiques liées au self-fashioning :

 

Théorie du Self : liens entre théories littéraires et artistiques de la « fabrication du soi ».

 

Cette session se concentrera sur une discussion d'extraits de textes issus de la littérature et proposés par les participant-e-s.

 

Histoire du Self : conceptions du soi au fil des siècles.

 

L'atelier vise à discuter d'extraits de sources, également proposés par les participant-e-s, qui soutiennent la conception de la fabrication du soi et de l'identité des périodes et ères géographiques sur lesquelles ils travaillent.

 

Pratique du Self : application des théories susmentionnées à une œuvre spécifique.

 

Finalement, en s'appuyant sur la littérature et les sources précédentes, les participant-e-s présenteront un cas d'étude tiré de leur sujet de recherche afin de mettre en perspective les défis et problèmes posés par la reconstitution d'un « self du passé ».

 

 

 

Les trois ateliers seront respectivement dirigés par la Professeure Estelle Doudet (Université de Lausanne), historienne du théâtre des XIVe-XVIe siècles, la Professeure Ersy Contogouris (Université de Montréal), qui étudie l'art des XVIIIe-XIXe siècles à la lumière des approches féministes et queer, et Dr. Marlen Schneider (Université Grenoble Alpes), qui a travaillé sur le portait historié entre les XVIIe-XVIIIe siècles.

 

Par la même occasion, et s'inscrivant dans les « Jeudis de l'histoire de l'art », nous aurons la chance d'écouter Ersy Contogouris et Marlen Schneider qui donneront chacune une conférence afin de nous présenter leurs recherches.

 

 


 

 

 

Programme

 

Programme :

 

 

 

JEUDI 23 MAI

 

 

 

10h00 - 10h30 Accueil des intervenant-e-s et participant-e-s avec café – Salle Géopolis 2144

 

 

 

Les « Jeudis de l'histoire de l'art »

 

 

 

10h30 - 11h30 Agentivité et self-fashioning au XVIIIe siècle : le cas d¹Emma Hamilton

 

Prof. Ersy Contogouris (Université de Montréal)

 

 

 

11h30 - 11h45 Pause-café

 

 

 

11h45 - 12h45 De la « nymphe de Sceaux » à la « déesse Conti » : stratégies du « self-fashioning » féminin sous l'Ancien Régime

 

Dr. Marlen Schneider (Université Grenoble Alpes)

 

 

12h45 - 14h00 Pause-déjeuner

 

 

 

Re-fashioning The Self ? Théories et pratiques de la « fabrication du soi » dans les arts à la période moderne

 

 

 

14h00 - 14h15 Introduction

 

Angela Benza (Université de Genève)

 

Saida Bondini (Courtauld Institute/Université de Lausanne)

 

Marie-Charlotte Lamy (Université de Lausanne(Université de Montréal)

 

 

 

14h15 - 15h45 Atelier I : Théorie du self

 

Modération : Prof. Estelle Doudet (Université de Lausanne)

 

 

 

15h45 - 16h15 Pause-café

 

 

 

16h15 - 17h45 Atelier II : Histoire du self

 

Modération : Prof. Ersy Contogouris (Université de Montréal)

 

 

 

17h45 - 18h15 Conclusion

 

Prof. Jan Blanc (Université de Genève)

 

 

 

 

 

VENDREDI 24 MAI 

 

 

 

09h00 - 09h30 Accueil des intervenant-e-s et participant-e-s avec café – Salle Géopolis 2144

 

 

 

09h30 - 11h00 Atelier III : Pratique du self 

 

Modération : Dr. Marlen Schneider (Université Grenoble Alpes)

 

 

11h00 - 11h15 Pause-café

 

 

 

11h15 - 12h30 Atelier III : Pratique du self (suite)

 

Modération : Dr. Marlen Schneider (Université Grenoble Alpes)

 

 

12h30- 13h00 Conclusion

 

Prof. Christian Michel (Université de Lausanne)

 

 

 

 

 

 

 

Organisation : Angela Benza, doctorante, Université de Genève ; Saida Bondini, doctorante, Courtauld Institute / Université de Lausanne ; Marie-Charlotte Lamy, doctorante, Université de Lausanne/Université de Montréal

 

Lieu

UNIL, Géopolis 2144

Information
Places

12

Délai d'inscription 23.05.2019
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