Information détaillée concernant le cours

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Titre

Spectacle et spectaculaire à l'ère contemporaine

Dates

8-12 novembre 2021

Responsable de l'activité

Philippe Kaenel

Organisateur(s)/trice(s)

Caroline Moine, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/MPIB Berlin

Carlotta Sorba, Université de Padoue

François Vallotton, UNIL

Philippe Kaenel, UNIL

 

Intervenant-e-s

François Vallotton, Prof. UNIL; 

Caroline Moine, Maîtresse de conférences Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/MPIB Berlin;

Carlotta Sorba, Prof. Université de Padoue

Nelly Valsangiacomo, Prof. UNIL; ;

Jean-Claude Yon, Prof. École pratique des Hautes Études, Paris ;

Gilles Malandain, Prof. Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ;

Francesco Buscemi, dr.University of Groningen ;

Alessandro Grelli, doc. Università di Padova;

Raphaël Bortolotti, doc. UNIL;

Francesca Campani, doc. Universities of Padova, Venice Ca' Foscari and Verona;

Giulio Argenio, doc. Universities of Padova, Venice Ca' Foscari and Verona;

Marie-Anne Jagodzinski, doc. Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines;

Alessio Petrizzo, Prof. Università di Padova; 

Elisa Heuser, doc. University of Tübingen;

Romy Courat, doc. Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines;

Claudio Monopoli, doc. Universities of Padova, Venice Ca' Foscari and Verona;

Patrick Clastres, Prof. d'histoire du sport UNIL;

Patricia Reymond, manager des Collections du musée Olympique ;

Sabine Christe, manager des Archives Historiques du musée Olympique ; 

Anne-Claude Ambroise-Rendu, Prof. Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ;

Karel Vanhaesbrouck, Prof. Université Libre de Bruxelles; 

Christel Naujoks, doc. École Pratique des Hautes Études de Paris / UNIL;

Julie Borgeaud, doc. UNIL / New York University;

Marc Colin, doc. UNIL ;

Olivier Lugon Prof. UNIL ;

Stéphanie Le Gallic, Prof. Université de Bordeaux ;

Frédéric Créhalet doc. Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ;

Faezeh Firoozi, doc. Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines;

Valentine Robert, Ma. UNIL ;

Lorena Ehrbar, doc. UNIL;

Marie-Charlotte Quin, doc. Université de Strasbourg / UNIL

 

 

Description

Depuis sa publication, La Société du spectacle de Guy Debord (1967) a connu des lectures et réceptions contrastées. Brûlot situationniste à sa sortie et pavé dans la mare prophétique du Mai parisien, sa force subversive s'est érodée au fur et à mesure de sa récupération dans le langage courant, comme synonyme attrape-tout de la surexposition médiatique. Beaucoup de chercheurs et chercheuses s'y réfèrent pourtant dans des travaux d'histoire culturelle qui visent à prolonger ou à renouveler l'approche debordienne.
À leur suite, c'est à une réflexion sur la notion de spectacle qu'invite cette école d'automne. Un accent sera porté bien sûr sur les renouvellements récents apportés à l'histoire des spectacles. Partant du déroulement même de la représentation, de ses codes et usages, on s'intéressera ainsi aux lieux du spectacle (architecture des salles et autres espaces ou dispositifs éphémères), à l'organisation commerciale, aux professions associées (avec un éclairage particulier sur les métiers de l'ombre comme les chauffeurs de salle par exemple) ainsi qu'à l'intégration de formes longtemps marginalisées comme le cirque, la danse, le music-hall, etc. Nous souhaiterions partir d'études de cas pour articuler une réflexion plus anthropologique sur le spectacle comme modèle social et forme de communication implicite.
Plus globalement et au-delà de l'objet même constitué par la représentation, la thématique doit aussi ouvrir sur une réflexion sur le « spectaculaire », ses différentes modalités et fonctions, durant la période contemporaine. Comme le signale Pascale Goetschel dans un numéro de Sociétés et représentations (2011/31), la substantivation du mot est récente (1941) et comporte une forte connotation négative. Pourtant, « chaque époque du XIXe siècle, a le sentiment de connaître une surenchère du spectaculaire, ce qui suscite à la fois l'émerveillement et l'agacement », comme le note Jean-Claude Yon dans son Histoire du théâtre à Paris de la Révolution à la Belle Époque (Aubier, 2012). D'où vient et quelles sont les raisons de la suspicion portée à une dimension souvent associée à l'inauthentique, à la passivité et au commercial ? Mais encore, comment cette catégorie
a-t-elle pu être réinvestie à certaines périodes ou par différents chercheurs comme dans la critique de la « critique du spectacle » développée par Jacques Rancière ?

Les conférences et les ateliers s'organiseront autour de trois axes :

1) Un premier axe s'intéressera aux transformations des modalités de la consommation culturelle. Dans cette perspective, un accent pourrait être mis sur le rôle des médias, ainsi que de certains dispositifs techniques dont ils sont partie prenante, dans une nouvelle forme de perception de l'événement, sportif notamment. À un autre niveau, on peut évoquer le rôle des expositions, industrielles ou culturelles, dans le développement de scénographies impliquant des mises en scène mais aussi des perceptions spécifiques de la marchandise ou de l'oeuvre d'art. L'histoire des spectacles proprement dite a pleinement sa place dans ce premier axe, en particulier celle des spectacles non théâtraux qui sollicitent tous les sens des spectateurs.

2) Une deuxième dimension privilégiera les liens entre spectacle et politique. Il peut s'agir aussi bien de la police que de la politique des spectacles, en incluant les dispositifs de contrôle et de censure. Ce deuxième axe comprend également le développement et les évolutions d'une forme de théâtralisation de la politique et des politiques, la métaphore théâtrale étant encore et toujours mobilisée pour décrire les rouages – appelée souvent les « coulisses » – de la vie publique. À rebours toutefois d'une analyse insistant exclusivement sur la dimension aliénante du spectacle, on tentera aussi de réfléchir à l'expérimentation de formes citoyennes et démocratiques de mobilisation des masses via certaines manifestations ou actions symboliques.

3) Enfin, un dernier angle interrogera la notion de spectacularisation de la vie quotidienne et notamment de la vie urbaine, dans le prolongement des travaux de Walter Benjamin sur les passages parisiens. Dans quelle mesure l'espace publique notamment est-il un lieu où le passant et la flâneuse sont confronté.e.s au déroulement d'images et de mises en scène de toutes sortes ? Une multiplicité de lieux peut être prise en compte ici : la rue, les foires, les églises et autres lieux de culte, les théâtres, music-halls, musées, expositions, les salons et les festivals… Sur un autre plan, si la notion de spectacle est souvent liée à une perception collective de masse, on voit apparaître, avec notamment la radio de nuit ou la télévision de l'intimité, de nouvelles formes médiatiques privilégiant l'exposition de soi et les ressorts d'une psychologie personnelle.

Les contributions des participant.e.s et des intervenant.e.s permettront d'aborder diverses questions, aussi bien esthétiques que politiques, sociales, artistiques et éthiques. Les dimensions comparatives et transnationales seront favorisées, de même qu'une approche intermédiatique invitant à réfléchir au croisement et aux influences mutuelles de certains dispositifs, à travers les processus de transferts, d'adaptation ou de transcréation. Le cadre chronologique sera celui de la période contemporaine, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, en intégrant notamment le tournant numérique et ses effets sur les discours et pratiques étudiées ici.

L'École d'automne lausannoise, comme les précédentes, s'adresse à des chercheuses et chercheurs de différentes disciplines (histoire sociale et culturelle, histoire de l'art, sciences de l'information et de la communication, littérature, études théâtrales…) ; elle est ouverte aux spécialistes de différents domaines : théâtre, cinéma, littérature, architecture, beaux-arts, photographie, jeux vidéo, humanités numériques, etc.

 

Comité scientifique:

Anne-Claude Ambroise-Rendu, UVSQ Aurélie Barjonet, UVSQ

Philippe Kaenel, UNIL

Nelly Valsangiacomo, UNIL

Jean-Claude Yon, EPHE

Coordination

Emmanuelle Paccaud, UNIL

 

Programme et déroulement

L'école d'automne se déroulera du lundi après-midi au vendredi à 13h, en anglais et en français (une connaissance passive des deux langues est un prérequis). Les matinées seront consacrées à des présentations portant sur des questions théoriques et méthodologiques. Elles seront assurées par des chercheurs et chercheuses seniors, spécialistes reconnus de la thématique générale. Les après-midi seront consacrés à des ateliers au cours desquels les étudiant.e.s (M2) et doctorant.e.s auront l'occasion de présenter leur propre recherche en lien avec la thématique générale de l'école doctorale. Le programme inclura également des visites au sein d'institutions patrimoniales et culturelles de la région.
Nous tenons à l'idée que cette rencontre puisse se dérouler en présentiel : une école doctorale n'a de sens que si elle permet des échanges suivis entre partipant.e.s. Les personnes intéressées doivent par conséquent accepter le principe d'un déplacement à Lausanne. Si les conditions sanitaires devaient réduire nos espoirs d'une vraie rencontre à néant, nous rediscuterons d'une éventuelle transposition en distanciel, qui se ferait quoi qu'il en soit selon d'autres modalités.

Keynotes
• Francesco Buscemi (Max Planck Institute for Human Development, Berlin) : Spectacular Speeches. Rhetorical Practices and Emotional Engagement in the Age of Revolutions
• Stéphanie Le Gallic (Université de Bordeaux) : La publicité lumineuse à Paris, Londres et New York de la fin du XIXe siècle à nos jours
• Alessio Petrizzo (Université de Padoue) : « Horribles objets d'art ». Tatoué.e.s et tatoueurs d'Europe comme défi aux catégories esthétiques et sociales (fin XIXe-début XXe siècle) • Karel Vanhaesebrouck (Université Libre de Bruxelles) : Performing baroque. Between immersion and metatheatricality

Programme

Sauf indications contraires, l'école se déroule sur le campus de l'Université de Lausanne, à la salle 106 du Château de Dorigny, 1015 Lausanne.

Lundi 8 novembre – après-midi

15.00 :

Accueil et présentation du programme (François Vallotton)

15.30 :

Présentation du réseau METIS (Caroline Moine, Carlotta Sorba, Nelly Valsangiacomo)

16.30 :

Pause

17.00 :

Conférence de Jean-Claude Yon (École pratique des Hautes Études, Paris) : « Spectacles et presse en France au XIXe siècle : les liaisons dangereuses »

 

Suivie d'un apéritif

 

Mardi 9 novembre – matinée

9.00 :

Ouverture de la matinée par Gilles Malandain (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)

9.10 :

Conférence de Francesco Buscemi (University of Groningen), « Spectacular Speeches. Rhetorical Practices and Emotional Engagement in the Age of Revolutions »

Suivie d'une discussion

10.15 :

Pause

 

10.45-13.00 : « Politiques de la spectacularisation » sous la présidence de Gilles Malandain

10.45 :

Alessandro Grelli (Università di Padova), « Le spectacle de la guerre au XIXe siècle : le panorama de la bataille de Solférino entre France et Italie »

11.20 :

Raphaël Bortolotti (Université de Lausanne), « La profession de scénographe dans l'Italie du XIXe siècle »

11.55 :

Francesca Campani (Universities of Padova, Venice Ca' Foscari and Verona), « Spectacularising sexuality: Museums, exhibitions and sexual science at the end of the nineteenth century »

12.30 :

Discussion générale

13.00 :

Repas de midi

 

Mardi 9 novembre – après-midi

 

 

14.30-17.00 : « Formes imprimées (comics et livre d'artiste) » sous la présidence de Philippe Kaenel

14.30 :

Ouverture de l'après-midi par Philippe Kaenel (Université de Lausanne)

14.40 :

 Giulio Argenio (Universities of Padova, Venice Ca' Foscari and Verona), « Envisioning a Spectacular Future: Italian Children Magazines and the Marvels of Cold War Science »

15.15 :

Marie-Anne Jagodzinski (Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), « Spectaculaire ornement 1900 : la prolifération de la beauté à but idéologique »

15.50 :

Pause

16.20 :

Discussion générale

 

19.30 : Repas du soir en commun

Mercredi 10 novembre – matinée

 

9.00 :

Ouverture de la matinée par Carlotta Sorba (Università di Padova)

9.10 :

Conférence d'Alessio Petrizzo « Università di Padova), « Horribles objets d'art ». Tatoué·e·s et tatoueurs d'Europe comme défi aux catégories esthétiques et sociales (fin XIXe-début XXe siècle)

Suivie d'une discussion

10.15 :

Pause

 

10.45-13.00 : « Corps en spectacles » sous la présidence de Carlotta Sorba

10.45 :

Elisa Heuser (University of Tübingen), « Sarah Jacob (1857- 1869) - The Welsh 'Marvellous' Fasting Woman. Performance and Politics of Wonder »

11.20 :

Romy Courat (Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), « Le corps tatoué exposé comme spectacle : évolution de la pratique et de sa compréhension à travers le temps »

11.55 :

Claudio Monopoli (Universities of Padova, Venice Ca' Foscari and Verona), « The spectacle of pornographic photography: presence and agency in Italian censorship nets, 1839-1919 »

12.30 :

Discussion générale

13.00 :

Repas de midi

 

 

Mercredi 10 novembre – après-midi au Musée Olympique, Quai d'Ouchy 1, Lausanne

 

14.30 :

Rendez-vous à la salle Olympie du Musée Olympique où se dérouleront les présentations suivantes :

Patrick Clastres (professeur d'histoire du sport à l'Université de Lausanne), « Les cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques (1960-2021) : des romans nationaux à l'âge global »

 

Patricia Reymond (manager des Collections du musée), « Les costumes et accessoires de scène, une source pour l'étude des cérémonies olympiques.

Sabine Christe (manager des Archives Historiques du musée), « Quelles traces écrites pour les cérémonies ? »

 

 

Jeudi 11 novembre – matinée

9.00 :

Ouverture de la matinée par Anne-Claude Ambroise-Rendu (Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)

9.10 :

Conférence de Karel Vanhaesbrouck (Université Libre de Bruxelles), « Performing baroque. Between immersion and metatheatricality »

Suivie d'une discussion

10.15 :

Pause

 

10.45-13.00 : « Théâtralités et spectacularisation » sous la présidence de Caroline Moine

10.45 :

Christel Naujoks (École Pratique des Hautes Études de Paris / Université de Lausanne), « Enjeux politiques et réceptions populaires de l'œuvre de Chagall après 1945 »

11.20 :

Julie Borgeaud (Université de Lausanne / New York University), « La patrimonialisation de l'œuvre de Louis Soutter »

11.55 :

Marc Colin (Université de Lausanne), « Festivals de musique et spectacularisation des villes : les festivals de jazz de Newport et Montreux (1954 - 1981) »

12.30 :

Discussion générale

13.00 :

Repas de midi

 

Jeudi 11 novembre – après-midi

14.15 :

Ouverture de l'après-midi par Olivier Lugon (Université de Lausanne)

14.25 :

Conférence de Stéphanie Le Gallic (Université de Bordeaux), « La publicité lumineuse à Paris, Londres et New York de la fin du XIXe siècle à nos jours » (par visioconférence)

Suivie d'une discussion

 

15.25-17.30 : « Projection et photographie » sous la présidence d'Olivier Lugon

15.25 :

Frédéric Créhalet (Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), « Un spectacle électrifié. L'empsychographe: une invention au service du spectaculaire à Nantes en 1899 »

16.00 :

Pause

16.30 :

Faezeh Firoozi (Université Paris-Saclay / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), « Le voile dans les oeuvres des femmes photographes : discours alternatifs et exemples iraniens »

17.05 :

Discussion générale

 

18.15 : Accueil et présentation au pôle muséal Plateforme 10 par son directeur général Patrick Gyger

 

Vendredi 12 novembre – matinée

 

 

9.30-12.00 : « Intermédialités » sous la présidence de Valentine Robert

9.30 :

Ouverture de la matinée par Valentine Robert (Université de Lausanne)

9.40 :

Lorena Ehrbar (Université de Lausanne), « Représenter la danse de Serge Lifar : supports, thématiques, transferts »

10.15 :

Pause

10.50 :

Marie-Charlotte Quin (Université de Strasbourg / Université de Lausanne), « Colette : Portraits de l'autrice en saltimbanque »

11.25 :

Discussion générale suivie d'une allocution de conclusion par François Vallotton (Université de Lausanne)

 

 

 

 

 

 

 

 

Lieu

Lausanne

Information
Places

18

Délai d'inscription 07.11.2021
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