Information détaillée concernant le cours
Titre | Le Moche |
Dates | 26 septembre 2025 |
Responsable de l'activité | Jan Blanc |
Organisateur(s)/trice(s) | Marie-Charlotte Lamy, doctorante, UNINE et Prof. Jan Blanc, professeur, UNIL |
Intervenant-e-s | Pre Carole Maigné, UNIL Dre Carine Barbafieri, Université Polytechnique Hauts-de-France Pre Ségolène Le Men, Université Paris Nanterre Pr Jérôme Meizoz |
Description | La notion de « moche » occupe une place particulière dans les discours esthétiques et culturels : fort présente dans le registre familier de la langue française, elle n’a pourtant guère été explorée par la recherche universitaire. Cette journée d’études vise à explorer en profondeur les différentes dimensions du moche à travers un large éventail de disciplines : la littérature, les arts visuels, les théories esthétiques, et bien d’autres encore. Il s’agit de dépasser une approche simpliste qui consisterait à défendre ou à dénigrer la légitimité du jugement esthétique, pour interroger le moche comme une prise de position à la fois sociale, culturelle et politique, qui produit et reproduit souvent des logiques de distinction (Pierre Bourdieu), mais qui offrent aussi, par le renversement des stigmates, une arme de résistance aux processus de construction des normes. Qualifier quelque chose de « moche » ne relève pas seulement d’un jugement esthétique, mais engage également des rapports de pouvoir, des hiérarchies sociales et des normes culturelles. Le moche, en tant que catégorie esthétique, se trouve à l’intersection de plusieurs logiques : une logique socio-esthétique qui lie l’esthétique au social — on en trouve de nombreuses traces dans la littérature dite « naturaliste » ou « réaliste », jusqu’aux romans de Louis-Ferdinand Céline — (Richard Hoggart, Véronique Nahoum-Grappe), une logique de déchéance ou de dégradation qui le définit en opposition à un idéal de beauté (Bertrand Buffon), et une logique de genre qui associe souvent le moche à la laideur féminine ou aux transgressions des normes de genre. De plus, le moche peut être réapproprié de manière positive, à travers des pratiques artistiques ou culturelles qui cherchent à renverser les signes ou les normes associés à cette notion (Arthur C. Danto, Hito Steyerl).
Ainsi, cette journée d’étude invite les doctorantes et doctorants à réfléchir aux multiples facettes du moche, à travers des approches historiques, théoriques, esthétiques et sociologiques. Elle offre un espace de réflexion permettant d’examiner comment le moche se manifeste dans diverses formes d’expression artistique et culturelle, comment il est perçu et jugé, et comment il peut être réapproprié ou réhabilité. En questionnant la place du moche dans nos sociétés, |
Programme | La journée se déroulera en deux temps. La première partie sera consacrée à des conférences de chercheur·euse·s confirmé·e·s sur la notion de « moche » et sur les questions liées aux (contre-)normes esthétiques. Dans un second temps, l’atelier doctoral prendra place. Le format reste à définir en fonction du nombre de participant·e·s et des sujets traités. L’idée n’est pas de demander de faire de longues présentations, mais plutôt des petites interventions et d’engager la discussion entre nous par le biais de questions, images, textes, par exemple. Du reste, il s’agit d’aborder la thématique de manière vaste et de questionner des aspects implicites de notre pratique qui ne sont pas thématisés (les blogues sur les bébés moches de la Renaissance ; l’aspect esthétique de nos sujets de recherche ; le jugement instantané de ce qui entre ou non dans le canon de beauté ; la dictée de normes sociales sur des valeurs esthétiques, par exemple). |
Lieu |
UNIL |
Information | |
Places | 10 |
Délai d'inscription | 14.09.2025 |

