Pratiques audiovisuelles des graphistes en Suisse romande, 1960-1990  : spectacle, exposition, formation

À la fin des années 1960, l’audiovisuel semble se profiler comme un champ bouillonnant pour les graphistes en Suisse romande. Deux événements majeurs — l’Exposition nationale suisse en 1964 à Lausanne et l’Exposition universelle à Montréal en 1967 — participent à propulser la « vaste épopée audiovisuelle du XXe siècle » selon l’expression utilisée par Jacques Monnier, directeur de l’École des Beaux-arts et d’Art appliqué de Lausanne, pour décrire cette évolution du domaine graphique (Tribune de Lausanne, 06.06.1974, p. 27). Suite à ces événements, plusieurs graphistes — tels que Serge Tcherdyne ou Pierre Bataillard, ayant tous deux participé à la conception de pavillons pour l’Expo 67 — prennent un rôle central dans la conception de ce type d’installations pour des musées, des foires et des manifestations diverses. Parallèlement, des cours et ateliers audiovisuels sont créés au sein des sections des écoles des beaux-arts et d’arts appliqués de Genève et de Lausanne, afin de former des graphistes à la manipulation de diapositives et à la conception de diaporamas. Ces nouveaux cursus suscitent au sein des écoles et dans la sphère publique de vives controverses sur la place des techniques traditionnelles et l’émergence de pratiques nouvelles. Cette thèse se penche sur l’essor de pratiques audiovisuelles chez les graphistes et dans les écoles d’art de Suisse romande, avant que ne s’impose l’enseignement du cinéma et de la vidéo dès la fin des années 1970. Cette recherche s'inscrit dans le cadre du projet soutenu par le Fonds national suisse « Le graphisme pour l'écran ».