Célébrer et paraître : les têtes en médaillon sculptées dans l'architecture de la Renaissance

Les têtes en médaillon sculptées à la Renaissance occupent une place importante au sein des motifs « à l’antique » inspirés des monuments italiens. Fondée sur un très vaste recensement des médaillons enrichissant l’architecture en France, cette thèse propose une analyse des sources, de la diffusion, des métamorphoses et des usages d’un ornement multiplié dans la sculpture décorative de la première moitié du XVIe siècle. Par ses références aux monnaies et imagines clipeatae de l’Antiquité, il représentait un gage de modernité et de culture pour les commanditaires, dans un contexte humaniste. Son rôle et son emploi sont alors interrogés à la lumière des textes de l’Antiquité et des écrits théoriques qui marquèrent la Renaissance.

Présentant différents degrés de relief, figurant des effigies de profil, de trois quarts ou de face, parfois sans encadrement, ces visages sont révélateurs de l’interaction fondamentale entre sculpture et structure et de l’affirmation de la figure humaine dans l’architecture. Par leurs métamorphoses, ils témoignent de l’adaptation et de la transformation des motifs selon leur support. Cette étude soulève ainsi des interrogations liées à la diffusion des modèles et à la circulation des sculpteurs en France et à leur rayonnement au-delà.

Parmi l’ensemble de l’ornementation « à l’antique », les têtes en médaillon se distinguent par leur caractère figuratif et donc par la diversité des représentations qu’elles offrent. Par ces visages, les commanditaires exprimaient leur culture humaniste, leur piété ou

leur allégeance au roi. Parfois aussi, leur propre effigie est mise à l’honneur sur les murs de leur demeure, répondant ainsi à un contexte soucieux de la représentation de soi et célébrant l’être au service du paraître.