Titre

Les artistes du groupe de Rome. Académisme, pouvoir et fantaisie dans l’entre-deux-guerres

Auteur Louis DELTOUR
Directeur /trice Prof. Dario Gamboni
Co-directeur(s) /trice(s) Prof. Giovanna Zapperi
Résumé de la thèse

En 1937, la critique et historienne Dorette Berthoud surnommait « groupe de Rome » le rassemblement informel de plusieurs artistes lauréats du Prix de Rome entre 1910 et 1922, qui pratiquaient une figuration caractérisée par des stylisations décoratives et archaïsantes. Ce travail a pour objet le parcours et l’œuvre des peintres Jean Dupas (1882-1964), Robert Pougheon (1886-1955), Jean Despujols (1886-1965), du sculpteur Alfred Janniot (1889-1969) et de plusieurs de leurs camarades, qui nouèrent des liens à l’Académie de France à Rome (Villa Médicis) autour de 1920. Il cherche à montrer comment ces artistes ont fait carrière et développé un projet esthétique et politique commun, dans un contexte marqué par la dévaluation des institutions dont ils étaient issus et des modèles artistiques hérités de leur formation.

 

En retraçant leurs parcours parallèles à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, à la Villa Médicis à Rome, dans les salons « officiels » de Paris, dans les musées français, et, pour certains, à l’Académie des beaux-arts, il cherche à mesurer le soutien apporté à leur carrière par leur action collective. L’examen des commandes monumentales que les artistes du groupe reçurent de l’État et des collectivités territoriales françaises, de 1920 à 1950, permet d’étudier leurs liens avec les institutions artistiques et leur volonté d’incarner un art « officiel » au service des pouvoirs publics. Dans le « grand décor », ils cherchèrent également à affirmer leur position de continuateurs d’une tradition artistique nationale, en adoptant un style mêlant des références à l’art de l’antiquité gréco-romaine et à la Renaissance italienne avec une stylisation des formes parfois proche du cubisme. Enfin, l’étude des divers usages qu’ils firent des références à l’art et au paysage italiens, qui vont de l’appropriation néo-classique au détournement qui revendique sa « fantaisie », permet de mieux cerner l’ambiguïté du projet artistique du groupe, entre engagement politique réactionnaire et revendication d’autonomie esthétique.

 

Ce travail s’appuie sur une lecture critique et distancée de sources d’archives publiques et privées, en grande partie inédites, à l’aide des outils de l’histoire sociale de l’art, tout en portant une attention particulière à l’analyse formelle des œuvres. Il se propose ainsi de contribuer à l’écriture d’une histoire plus précise et nuancée des institutions et de la production artistique non moderniste de l’entre-deux-guerres.

Statut à la fin
Délai administratif de soutenance de thèse Juin 2024
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